L’absence d’installations sanitaires fiables et la difficulté d’assurer une hygiène parfaite en situation de bivouac ou de survie rendent l’eau et la nourriture particulièrement sensibles à la contamination. Une eau souillée, des aliments mal conservés, ou un simple manque de propreté peuvent entraîner des maladies sérieuses : diarrhées aiguës, infections digestives, parasites, intoxications alimentaires… Autant de problèmes qui peuvent rapidement affaiblir, déshydrater ou immobiliser un aventurier, et donc compromettre la sécurité du campement.
Principaux risques
- Maladies hydriques : giardiose, cryptosporidiose, leptospirose, gastro-entérites.
- Intoxications alimentaires : bactéries (Salmonella, E. coli), aliments mal cuits ou avariés.
- Parasites : œufs ou larves présents dans l’eau non traitée.
- Déshydratation sévère due à vomissements ou diarrhées.
Comment éviter les dangers liés à l’eau
Lorsque l’on évoque les risques liés à l’eau en milieu naturel, on pense souvent à la contamination. Pourtant, le danger commence bien avant : trouver une source d’eau fiable, la gérer correctement et la rendre potable sont des compétences essentielles pour tout randonneur ou survivaliste. Une mauvaise décision peut conduire à la déshydratation, ou au contraire, à l’ingestion d’une eau souillée responsable de diarrhées, parasites ou maladies hydriques.
Trouver de l’eau : repères et techniques
En pleine nature, l’eau ne manque pas… mais elle n’est pas toujours facile à localiser sans quelques repères.
1. Chercher des indices naturels
- La végétation : Lieux luxuriants, arbres plus grands ou feuillus, roseaux et herbes vertes sont souvent présents près d’un point d’eau.
- Les reliefs : Les vallées, fonds de ravins et creux naturels concentrent l’eau. En montagne, suivez les lignes de niveau vers le bas.
- La faune : Traces d’animaux, chants d’oiseaux en activité matinale, insectes volants en masse peuvent indiquer un point d’eau à proximité.
- Les roches : Falaises suintantes ou blocs rocheux humides indiquent parfois des sources temporaires.
2. Exploiter l’eau du sol et de l’environnement
Si aucun ruisseau n’est visible :
- Creuser un puits filtrant dans un lit de rivière asséché peut permettre de capter de l’eau infiltrée.
- Récupérer l’eau de pluie avec une bâche, un poncho ou même un sac plastique propre est une méthode efficace en cas d’averse.
- Condensation solaire : En plaçant de la végétation dans un sac plastique exposé au soleil, on génère de petites quantités d’eau potable.
3. Se méfier des fausses bonnes idées
Certaines eaux doivent être évitées autant que possible :
- mares stagnantes,
- eaux très boueuses,
- sources en aval d’élevages ou de zones agricoles,
- eau présentant mousse, odeur ou coloration anormale.
Elles nécessitent un traitement beaucoup plus poussé et restent parfois dangereuses.
Comment gérer l’eau : stockage, rationnement et hygiène
Trouver de l’eau n’est qu’une première étape. Une mauvaise gestion peut vous exposer aux mêmes risques qu’une consommation d’eau contaminée.
1. Stocker l’eau proprement
- Utiliser des contenants propres et réservés exclusivement à l’eau potable.
- Préférer les bouteilles rigides ou poches à eau fermées.
- Éviter les récipients ayant contenu des aliments gras ou sucrés, difficiles à nettoyer.
- Garder l’eau à l’ombre, car la chaleur favorise la prolifération bactérienne.
2. Éviter les contaminations croisées
Ne jamais tremper directement sa gourde dans un point d’eau : utiliser un récipient intermédiaire.
Garder séparés :
- l’eau brute (non traitée),
- l’eau en cours de traitement,
- l’eau potable.
Se laver les mains avant de manipuler la gourde ou le filtre.
Ne pas partager les gourdes dans un groupe.
3. Rationner intelligemment
Lorsqu’on doit durer sur plusieurs jours :
- Consommer environ 2 à 3 L par jour selon l’effort et la météo.
- Boire régulièrement, plutôt que de longues gorgées espacées.
- Privilégier l’eau de cuisson des aliments : elle reste propre une fois bouillie.
- Réduire la transpiration : marcher à l’ombre, réduire l’allure en plein après-midi.
Rendre l’eau potable : les traitements indispensables
Même une eau cristalline peut abriter bactéries, parasites ou polluants. Ne jamais boire une eau brute, quelle que soit sa clarté.
1. Ébullition: La méthode la plus fiable.
- Faire bouillir 1 minute (3 minutes en altitude).
- Laisser refroidir à couvert.
2. Filtration: Utile pour éliminer particules, protozoaires et bactéries.
- Utiliser un filtre portable (Membrane, fibre creuse…).
- Nettoyer régulièrement les éléments filtrants.
À noter : la plupart des filtres ne suppriment pas les virus.
3. Désinfection chimique: Pratique et légère pour les longues randonnées.
- Comprimés de chlore, dioxyde de chlore ou iode.
- Respecter scrupuleusement le temps d’action.
4. Traitement combiné: L’association filtre + désinfection permet de traiter la majorité des eaux problématiques.
Une ressource vitale à respecter
En pleine nature, bien gérer l’eau, c’est assurer sa sécurité tout en préservant l’environnement. Ne prélevez que ce dont vous avez besoin, utilisez des points d’accès déjà formés et évitez de polluer les berges. Une gestion responsable contribue à maintenir la qualité de l’eau pour la faune, les plantes… et les randonneurs qui passeront après vous.
Comment éviter les dangers liés à l’alimentaire
Une mauvaise gestion de la nourriture peut transformer ton campement en véritable aimant à animaux sauvages. Odeurs fortes, restes mal emballés ou poubelles improvisées attirent rapidement renards, sangliers, rongeurs… et parfois des visiteurs encore moins souhaitables. Pour éviter ces déconvenues, il est essentiel de stocker correctement toutes tes réserves alimentaires.
Idéalement, conserve ta nourriture dans un conteneur étanche, résistant aux odeurs et fermement hermétique. Accroche-le ensuite en hauteur, suspendu à une branche solide, à plusieurs mètres de ta tente. Cette technique limite l’accès des animaux et réduit le risque qu’ils associent ton camp à une source de nourriture.
Pour cuisiner, privilégie un réchaud de camping compact, bien plus sûr et maîtrisable que le feu de camp traditionnel. Associé à une petite popote légère, il permet de préparer les repas proprement, rapidement et en limitant la dispersion d’odeurs. Enfin, pense à nettoyer soigneusement ta zone de cuisine après chaque repas : aucune miette, aucun emballage, aucun reste ne doit traîner.
Une bonne gestion alimentaire, c’est non seulement plus sûr, mais aussi plus discret — et discrétion et sécurité vont toujours de pair en pleine nature.
Gérer la nourriture intelligemment
- Conserver les aliments sensibles (viande, frais) uniquement si la durée et la température le permettent.
- Préférer aliments lyophilisés, secs ou en conserve pour plusieurs jours d’autonomie.
- Toujours bien cuire, surtout la viande et les œufs.
- Éviter de manipuler les aliments avec les mains sales.
Hygiène stricte du campement
- Se laver les mains (savon biodégradable ou gel hydroalcoolique) avant de cuisiner et de manger.
- Stocker aliments et eau dans des contenants fermés et propres.
- Ne jamais laisser traîner de restes : attirerait insectes et animaux, et augmenterait les risques sanitaires.
Surveiller les symptômes
- diarrhée persistante
- fièvre
- crampes abdominales
- fatigue extrême
- vomissements
En cas de symptômes sévères, réhydrater immédiatement (solution de réhydratation), se reposer et consulter rapidement si possible.
En résumé
Un campement peut vite devenir un lieu insalubre si l’hygiène est négligée. En maîtrisant l’eau, la nourriture et les gestes propres, on évite la majorité des maladies. La sécurité, c’est aussi protéger son système digestif pour rester mobile, lucide et autonome.


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